Nous aurons besoin de la contribution de toutes et de tous afin d'atteindre nos objectifs pour l'économie canadienne.

Notre syndicat prépare des initiatives à partir des idées correspondant aux expériences de travail quotidiennes de nos membres ainsi qu'à la vision et au leadership de nos gens dans les nombreux secteurs que nous représentons.

Voici par où nous devons commencer :

  • Les tarifs de représailles ne sont pas suffisants. Le Canada doit pénaliser toute entreprise qui déplace des emplois ou des activités du Canada en raison des politiques tarifaires des États-Unis.


    Voici pourquoi :

    Le déplacement d'actifs de production du Canada vers les États-Unis, en réaction aux tarifs douaniers illégaux, met en péril l’économie canadienne et porte atteinte à la souveraineté du Canada.

    Le Canada dispose déjà de certaines lois qui interdisent aux entreprises de se suivre des règles étrangères qui nuisent aux intérêts du pays.

    Le gouvernement fédéral doit tenir compte de l’ensemble de ses pouvoirs en matière de réglementation, y compris les mesures visant à décourager la « délocalisation » de la production canadienne, l’imposition de lourdes pénalités aux entreprises qui se conforment aux décrets américains illégaux et injustes, ainsi que l’interdiction des importations au Canada de biens auparavant produits ici, en provenance des États-Unis ou de tout autre pays.

  • Les surtaxes sur les exportations d’énergie vers les États-Unis ne sont pas suffisantes.

    Le Canada doit accroître sa capacité d’acheminement de l'ouest vers l'est du pétrole, du gaz et des produits chimiques canadiens par chemin de fer et produire immédiatement des wagons-citernes de fabrication construits ici même au pays.


    Voici pourquoi :

    Le Canada doit être en mesure de transporter des matières premières de l’ouest vers l'est par voie ferroviaire pour approvisionner les raffineries canadiennes et sécuriser les chaînes d’approvisionnement de nos industries chimiques et plastiques à valeur ajoutée, soutenir la production de diesel et d’essence, et fournir des marchés internes pour la production de biocarburants.

    La capacité de transport de pétrole, de gaz et de produits chimiques par oléoduc entre les provinces canadiennes étant limitée, nous devons compter sur le transport ferroviaire Contrairement aux oléoducs actuels, le pétrole transporté par voie ferroviaire ne passe pas par les États-Unis.

    Le Canada contrôle le processus du début à la fin. Les membres d’Unifor inspectent et entretiennent les wagons au Canada pour le CN et le CPKC. Les wagons peuvent être fabriqués au Canada et sont produits par les transporteurs ferroviaires eux-mêmes.

    Le transport ferroviaire du pétrole doit évidemment être sécuritaire. Il s'agit d'une condition préalable à tout travail entrepris par le Canada.  Nous savons que le transport de pétrole par voie ferroviaire présente un risque de fuite plus faible en cas d’incident (déraillement, par exemple) en comparaison avec les incidents liés aux oléoducs au fil du temps. 

    Parallèlement à ce besoin immédiat, le Canada doit encore développer de nouvelles infrastructures énergétiques et des réseaux électriques pour le transport de l'ouest vers l'est.

  • Le maintien du statu quo en matière de dépenses pour la défense n’est pas suffisant. Le Canada doit négocier un pacte de défense avec l’Union européenne qui prévoit des accords d'approvisionnement partagés afin de soutenir, de développer et de diversifier le secteur aérospatial canadien.


    Voici pourquoi :

    Le Canada doit diversifier ses relations en matière de sécurité compte tenu de l'approche hostile des États-Unis. Cette démarche est déjà en cours. Selon de nombreux rapports, le gouvernement du Canada et l’Union européenne étudient la possibilité d’un partenariat entre l’UE et le Canada en matière de sécurité et de défense.

    Une collaboration plus étroite entre le Canada et l’Europe peut cibler certains secteurs cruciaux comme la recherche, le partage d’information, la politique industrielle, la production de défense, les droits des travailleuses et des travailleurs, l’accès aux marchés et bien d’autres encore.

    Le Canada et l’Union européenne ont déjà conclu des ententes qui démontrent que la collaboration et le partenariat sont possibles, notamment : 

    • L’Accord de partenariat stratégique de 2017 qui garantit déjà la collaboration entre le Canada et l’UE sur des questions telles que la paix et la sécurité internationales, la lutte contre le terrorisme, les droits de la personne et la non-prolifération nucléaire, l’énergie propre et le changement climatique, les migrations et le pluralisme pacifique, le développement durable et l’innovation.
      • L’OTAN: La part du Canada dans le financement commun de l’OTAN est actuellement d’environ 6,68 %, et notre pays s’est engagé à atteindre ses propres dépenses en matière de défense, soit 2 % de son PIB, d’ici 2030-2032. Le Canada dirige un groupement tactique multinational de l’OTAN en Lettonie dans le cadre de l’opération REASSURANCE, qui comprend 3 400 soldats de 13 pays alliés.
      • Le Canada a signé des accords généraux sur la sécurité de l’information avec la France (1988), l’Union européenne (2018), l’Ukraine (2024) et la Pologne (2025). Un accord général sur la sécurité de l’information permet aux fournisseurs des deux pays ayant fait l’objet d’une enquête de sécurité d’accéder à des renseignements ou à des actifs classifiés nécessaires pour répondre à des appels d’offres de nature sensible dans l’autre pays et de faciliter les débouchés commerciaux pour les entreprises des secteurs de la défense, de la sécurité, de l’aérospatiale, de la marine, du nucléaire et de l’espace.
      • De nombreuses entreprises de défense européennes sont déjà présentes au Canada.
  • Le développement des minéraux critiques ne suffit pas. Le Canada doit interdire ou restreindre toute propriété et tout contrôle étrangers sur les minéraux critiques canadiens afin de défendre la sécurité nationale et économique.


    Voici pourquoi :

    Les minéraux critiques sont un élément central de la stratégie géopolitique de l’administration Trump. C’est probablement ce qui explique son langage agressif à l’égard du Canada, du Groenland et de l’Ukraine. Trump pourrait se sentir désespéré en partie parce que la Chine a interdit l’exportation de minéraux de terres rares essentiels vers les États-Unis en décembre dernier et a élargi ces restrictions en réponse aux tarifs douaniers imposés par Trump à la Chine.

    Les minéraux critiques sont également importants pour le Canada. Notre pays possède de vastes réserves de ces ressources. Ces minéraux sont nécessaires au développement des industries nationales, à l’avancement des efforts de réconciliation avec les peuples autochtones et à la croissance de notre économie nette zéro - mais seulement si nous gérons ces ressources de manière appropriée.

    Le défi est le suivant : 30,3 % des actifs des industries minières et extractives canadiennes appartenaient à des intérêts étrangers en 2022, comparativement à 27,1 % en 2018. Le pourcentage d’actifs américains dans ce secteur est de 6,7 %, en hausse par rapport à 5,5 % en 2017.

    Nous disposons des outils nécessaires pour protéger et développer nos industries de ressources essentielles, afin de maximiser de l’avantage pour le Canada. En juillet 2024, le gouvernement fédéral a annoncé des restrictions sur les investissements de capitaux étrangers, sous réserve d'un examen de l’avantage net.  Dans le cadre de la Stratégie canadienne de 2022 sur les minéraux critiques, le gouvernement fédéral a annoncé une surveillance accrue des investissements étrangers détenus ou influencés par l’État dans le secteur des minéraux critiques, en vertu d’une nouvelle politique promulguée en vertu de la Loi sur Investissement Canada

    C’est maintenant qu’il faut agir. Alors que le rapport annuel 2024 sur la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques vante le fait qu’il existe plus de 150 projets de minéraux critiques actifs à travers le pays, entre janvier 2023 et juin 2024, une seule mine de minéraux critiques a démarré ses activités commerciales au Canada. Un autre projet a été approuvé dans le cadre du processus fédéral d’évaluation des incidences environnementales et sept autres propositions étaient en cours d’examen.

    Selon l’International Energy Agency (Agence internationale de l’énergie), la valeur marchande des minéraux critiques - y compris ceux qui sont essentiels à la transition énergétique comme le lithium, le cobalt, le graphite, le cuivre, le nickel et les terres rares - devrait exploser au cours de la prochaine décennie, malgré les récentes baisses de prix.

  • Les contre-tarifs sur le bois d’œuvre ne sont pas suffisant.  Le Canada devra mettre en place une stratégie forestière de grande envergure et utiliser ses vastes ressources en bois d’œuvre pour faciliter la mise en place d’une stratégie nationale de construction de logements à prix abordable.


    Voici pourquoi :

    L’élaboration d’une stratégie nationale de construction de logements, s’appuyant sur l’actuel Plan du Canada sur le logement, exigera des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux qu’ils coordonnent leurs efforts avec les intervenants des secteurs de la foresterie et du logement, et fera le lien entre les forêts du Canada et la crise du logement.

    Nous cultivons le bois ici. Nous devons donc le transformer et s'en servir pour construire ici même au pays.

    Le Canada peut transformer les obstacles actuels en occasions à saisir en augmentant la production de produits du bois novateurs et en s’efforçant de soutenir un marché national de la construction résidentielle florissant. Il est temps de réduire notre dépendance historique à l’égard de l’exportation de matières premières et de concentrer nos efforts sur ce qui deviendra la prochaine phase de l’industrie forestière canadienne.

    Le Canada excelle déjà dans la fabrication de produits en bois d’ingénierie, de bois de masse et de systèmes de construction préfabriqués, mais il pourrait faire beaucoup plus. Pour élaborer une stratégie solide de construction de logements au Canada, le pays doit être prêt à revoir son approche en matière de construction et d’octroi de permis, à mieux reconnaître la valeur de l’utilisation des produits du bois et à déployer une stratégie d’investissement ambitieuse et patiente. 

    Une telle stratégie ouvre des voies d’emploi durables qui font cruellement défaut dans un secteur qui a perdu des milliers d’emplois au cours des dernières décennies. Ces produits à haute valeur ajoutée tirent également le meilleur parti d’un approvisionnement en fibres qui fait face à des défis importants, et ils constituent une option de construction à faible émission, essentielle pour permettre la séquestration du carbone à long terme. Plus important encore, ils aident le Canada à construire des logements à un moment crucial.

    Le Plan du Canada sur le logement définit trois objectifs, dont le premier est de « construire plus de logements ». Comme l’indique le plan, « nous devons construire plus de logements, plus rapidement ». De la conception à la construction, nous devons accélérer le rythme de la construction de logements pour permettre aux Canadiens d’accéder à des logements qui répondent à leurs besoins à des prix abordables.

    Dans le cadre de cet objectif, le plan donne la priorité à « Changer notre façon de construire des logements », notamment par les mesures suivantes :

    • Mettre en œuvre une stratégie industrielle pour la construction de logements
    • Lancer un catalogue normalisé de conception de logements
    • Développer la nouvelle technologie pour construire de nouveaux logements
    • Investir dans de nouvelles approches de la construction résidentielle
    • Octroyer des prêts à faible taux d’intérêt pour des projets de logements préfabriqués
    • Simplifier la façon dont le Canada construit des logements

    Les différends commerciaux en cours avec les États-Unis concernant le bois d’œuvre et les produits du bois ont souligné la nécessité de transformer l’industrie forestière canadienne, notamment en ajoutant de la valeur et en créant de bons emplois, en investissant dans la transformation et la recherche et le développement pour mettre au point de nouveaux produits du bois. 

    Il ne sera pas nécessaire de partir de zéro. La Colombie-Britannique dispose déjà d’une initiative en matière de logements modulaires, appelée Modular BC. Plusieurs entreprises se sont déjà lancées dans le domaine de la construction modulaire, avec des produits en bois d’ingénierie « fabriqués au Canada ».

    La proposition nécessitera un investissement, un soutien et une coordination de la part du gouvernement, mais le résultat permettra de relier les bûcheronnes et bûcherons canadiens, les travailleurs des scieries, les fabricants de produits en bois d'ingénierie, les travailleurs du secteur du transport et de la logistique, les concepteurs, les constructeurs d'habitations et, enfin, les résidents.